La la léproserie officielle conserve le nom de la propriété agricole où elle fut installée ; « Groot Chatillon » fut fondée en 1897, sur le bord du Surinam, dans le district de Dombourg. Comme « Bethesda », Chatillon a sa partie administrative séparée de la partie réservée à l’isolement des malades, par un canal artificiel.

L’administration comprend un édifice principal avec deux bâtiments annexes, siège de l’administration et résidence du Directeur, neuf maisons avec appartements pour les employés mariés et célibataires ; une maison pour le missionnaire catholique actuellement en voyage dans le Haut Surinam et qui, de temps en temps, vient à Chatillon ; une salle d’attente pour les visiteurs ; une pharmacie avec une petit chambre pour le traitement des employés ; une cuisine commune où les aliments sont préparés par des employés sains et d’où ils sont conduits, aux pavillons et aux cases des malades, au moyen d’un Decauville ; une boulangerie commune, un magasin à vivres ; un atelier de menuiserie et diverses autres dépendances.

Personnel Administratif: Le Directeur de l’établissement est, de par la loi, le directeur du Service sanitaire civil, actuellement le Dr J W Wolff ; le sous-directeur est le médecin chef du district santiarie de Dombourg ; une superintendante, sœur infirmière allemande ; un agent de police, 24 hommes (infirmières, ouvriers et employés d’administration), 7 femmes (infirmières et laveuses) complètent ce personnel.

Section d’Isolement: Une loge de portier avec magasin de conserves, confitures, etc., pour les malades ; 1 prison avec 6 comprtiments ; 1 hôpital de 26 lits avec salle de pansements ; 1 lavoir pour malades ; 1 atelier de couture ; 2 églises pour les 2 cultes ; 1 théâtre ; 1 pavilon de récréation ; 1 groupe de 6 logis pour 3 ménages, 2 pour 8 ménages, 14 isolés pour ménages, 3 pour 7 célibataires, 3 pour 12 célibataires ; et 5 pour 10 célibataires. Les lépreux mariés sont bien installés dans des maisonnettes, ayant sur le devant, une salle de visite et un réfectoire, avec les meubles indispensables : 1 horloge, quelques tableaux, etc., un bon dortoir avec lits propres, et, sur le côté, une véranda, lieu de causerie et de travail avec chaises à bascules.

Je vis tous les lépreux mariés bien vêtus et contents : les femmes seules à la maison, occupées à des travaux domestiques, les hommes travaillant à l’agriculture. Je visitai les habitations des lépreux hindous qui, sans avoir rien perdu de leur indolence mystique, nous recevaient avec politesse et avec leur compliment habituel : Salam papa…

De 1910 à 1921, le nombre des lépreux a varié entre 105 et 146. En 1910, 133 et en 1921, 135. Le 15 février 1922, il y avait : 96 hommes, 36 femmes, 5 enfants sains dont un de moins d’un an ; total 137. (Souza Araujo cited in III Conférence Internationale de La Lèpre (Strasbourg - 28 au 31 Juillet 1923), (Paris: Librairie J-B Baillière et Fils, 1924): 413-16)